Tout ceci est très bien, mais on ne peut décemment pas laisser cette pauvre bête toute seule au bord de la route. Surtout qu'elle nous suit, pour le plus grand bonheur de Dsellou... Que faire ? Mon téléphone n'a plus de batterie (il en est toujours ainsi quand j'en ai besoin) et personne à l'horizon.

J'arrête la seule voiture qui passe : une brave dame en descend, toute prête à apporter son aide. Le problème c'est qu'elle veut absolument croire, bien qu'elle ne reconnaisse pas ce cheval, qu'il s'est échappé du pré que vous voyez au-dessus ; d'après elle il se serait fait chasser du pré par les autres, et il aurait sauté par-dessus la clôture.

Je dis : "oui, c'est possible, mais rien n'est moins sûr ! Un cheval peut parcourir des kilomètres dans la campagne, et quand il en trouve, il reste à proximité de congénères". A part moi, je remarque aussi que les chevaux du pré ne sont pas de la même race.

Sur ce la dame essaye par tous les moyens d'ouvrir la barrière du pré pour y rentrer notre compagnon, en vain. Je lui suggère plutôt d'entrer en contact avec les propriétaires des chevaux de ce pré (qu'elle connait) pour leur demander ce qu'il en est ; et éventuellement ensuite d'appeler la mairie, dans le cas où le cheval est inconnu à cette adresse.

Finalement elle se rend à mes arguments.

Je ne sais pas la fin de l'histoire, je n'ai pas compris ce qu'elle m'a dit, mais elle a pris les choses en main, et Dsellou et moi avons pu poursuivre notre promenade, sous le soleil et la chaleur accablante de ce mois d'avril en Bretagne.